Monday, August 21, 2006
Sunday, August 20, 2006
La pilule des cinq "nectars"
La lecture de certains textes tantriques, notamment des TANTRAS qualifiés de " supérieurs ", génère parfois un profond malaise.
LE KALACHAKRA TANTRA, " La Roue du Temps ", est certainement le texte le plus sacré du bouddhisme tibétain, sa rédaction remonterait au premier roi de SHAMBHALA (SUCHANDRA " Lune parfaite "). Ce TANTRA fondamental du VAJRAYANA a été traduit en français. Le livre est édité par DESCLEE de BROUWER. Depuis l'année 2000, il est distribué dans toutes les grandes librairies. Certains libraires, peu attentifs au contenu de leurs livres, ont mis le kalachakra à côté de délicats textes religieux, empreints de poésie mystique.
Le chapitre six du kalachakra Tantra comprend un traité d'alchimie et de démonologie infantile. La strophe 125 de ce traité est peu ragoûtante. C'est une prescription moyenâgeuse qui affirme sans ambages : "La consommation de matière fécales et d’urine, de sperme et de sang menstruel, mélangés à la chair humaine, prolonge la vie. " Ce sont les cinq ingrédients qui entrent dans la composition des pilules de "nectar".
Selon le KALACHAKRA TANTRA, c’est le Bouddha lui-même qui explique comment préparer et utiliser ces ingrédients pour rajeunir, supprimer toutes les maladies, mettre fin aux difformités corporelles…
Des lamas distribuent parfois des " pilules de nectar " à leurs élèves les plus zélés. C'est une faveur rare, toujours appréciée comme une grâce du Vénérable et Omniscient Rinpoché.
Le lama KELSANG GYATSO, entré dans la dissidence qui ébranle l’école GUELOUPA, recommande d’éviter de consommer ces pilules. Dans son livre "Guide du Pays des Dakinis " (éditions THARPA). Il donne des précisions sur les cinq " nectars ", page 22 , édition de 1997 :
" Toutefois, seule une personne ayant des accomplissements exceptionnels peut transformer des substances impures, telles que de l’urine et des excréments, en précieuses pilules de nectar ; il est impossible qu’une personne sans entraînement et qui a peu de réalisation le fasse. Certains pratiquants étaient connus parce qu’ils faisaient des pilules à partir de véritables viandes et de véritables nectars et qu’ils les distribuaient, et ce bien qu’ils n’aient reçu aucun signe indiquant que les ingrédients avaient été transformés. Différents textes tantriques nous préviennent de ne pas accepter ces pilules, sinon il se pourrait que nous mangions des excréments ! "
(note : Les chairs du chien, du cheval, de l’éléphant, de la vache et de l’être humain constituent les cinq viandes.)
Jean-Luc ACHARD, chercheur au CNRS, a traduit un texte DZOGCHEN intitulé " Le Cycle de l’Immortalité Adamantine ". Ce cycle, le sPyi-ti yoga (prononcer " Chiti Yoga " est l’un des cycles de la Grande Perfection (Dzogchen). Le DZOGCHEN est considéré comme l’enseignement le plus élevé de l’école NYINGMA.
Ce texte est attribué à PADMASAMBHAVA. Le folio 1O est digne de la magie noire du KALACHAKRA TANTRA :
" Il existe une préparation secrète propre à ces enseignements du sPyi-ti et aux substances et objets que tu découvriras : tu mélangeras de ma semence, du sang des règles de YESHE TSOGYEL, de la semence de huit Vidyadharas et de huit Mahâsiddhas, des cheveux, du sang écoulé du nez et de l’amrita.
La base de la préparation sera de la chair d’un brahmane aux oreilles en forme de conque. Celui qui consommera les pilules ainsi préparées, qui les verra, les touchera ou plus simplement, en entendra parler, sera digne des offrandes de la multitude. "
LE KALACHAKRA TANTRA, " La Roue du Temps ", est certainement le texte le plus sacré du bouddhisme tibétain, sa rédaction remonterait au premier roi de SHAMBHALA (SUCHANDRA " Lune parfaite "). Ce TANTRA fondamental du VAJRAYANA a été traduit en français. Le livre est édité par DESCLEE de BROUWER. Depuis l'année 2000, il est distribué dans toutes les grandes librairies. Certains libraires, peu attentifs au contenu de leurs livres, ont mis le kalachakra à côté de délicats textes religieux, empreints de poésie mystique.
Le chapitre six du kalachakra Tantra comprend un traité d'alchimie et de démonologie infantile. La strophe 125 de ce traité est peu ragoûtante. C'est une prescription moyenâgeuse qui affirme sans ambages : "La consommation de matière fécales et d’urine, de sperme et de sang menstruel, mélangés à la chair humaine, prolonge la vie. " Ce sont les cinq ingrédients qui entrent dans la composition des pilules de "nectar".
Selon le KALACHAKRA TANTRA, c’est le Bouddha lui-même qui explique comment préparer et utiliser ces ingrédients pour rajeunir, supprimer toutes les maladies, mettre fin aux difformités corporelles…
Des lamas distribuent parfois des " pilules de nectar " à leurs élèves les plus zélés. C'est une faveur rare, toujours appréciée comme une grâce du Vénérable et Omniscient Rinpoché.
Le lama KELSANG GYATSO, entré dans la dissidence qui ébranle l’école GUELOUPA, recommande d’éviter de consommer ces pilules. Dans son livre "Guide du Pays des Dakinis " (éditions THARPA). Il donne des précisions sur les cinq " nectars ", page 22 , édition de 1997 :
" Toutefois, seule une personne ayant des accomplissements exceptionnels peut transformer des substances impures, telles que de l’urine et des excréments, en précieuses pilules de nectar ; il est impossible qu’une personne sans entraînement et qui a peu de réalisation le fasse. Certains pratiquants étaient connus parce qu’ils faisaient des pilules à partir de véritables viandes et de véritables nectars et qu’ils les distribuaient, et ce bien qu’ils n’aient reçu aucun signe indiquant que les ingrédients avaient été transformés. Différents textes tantriques nous préviennent de ne pas accepter ces pilules, sinon il se pourrait que nous mangions des excréments ! "
(note : Les chairs du chien, du cheval, de l’éléphant, de la vache et de l’être humain constituent les cinq viandes.)
Jean-Luc ACHARD, chercheur au CNRS, a traduit un texte DZOGCHEN intitulé " Le Cycle de l’Immortalité Adamantine ". Ce cycle, le sPyi-ti yoga (prononcer " Chiti Yoga " est l’un des cycles de la Grande Perfection (Dzogchen). Le DZOGCHEN est considéré comme l’enseignement le plus élevé de l’école NYINGMA.
Ce texte est attribué à PADMASAMBHAVA. Le folio 1O est digne de la magie noire du KALACHAKRA TANTRA :
" Il existe une préparation secrète propre à ces enseignements du sPyi-ti et aux substances et objets que tu découvriras : tu mélangeras de ma semence, du sang des règles de YESHE TSOGYEL, de la semence de huit Vidyadharas et de huit Mahâsiddhas, des cheveux, du sang écoulé du nez et de l’amrita.
La base de la préparation sera de la chair d’un brahmane aux oreilles en forme de conque. Celui qui consommera les pilules ainsi préparées, qui les verra, les touchera ou plus simplement, en entendra parler, sera digne des offrandes de la multitude. "
Saturday, August 19, 2006
"Touche pas à mon bonze !"
Les initiés francophones de la déité de méditation KALACHAKRA peuvent se procurer le guide de l’initiation et de la pratique quotidienne du GURU YOGA. Ce texte indique les étapes de la cérémonie souvent dirigée par le Dalaï-lama en personne. (KALACHAKRA, Guide de l’Initiation et du Guru Yoga, traduit par Sofia STRIL-REVER.)
Toutes les initiations tantriques imposent des obligations et des interdictions, ce sont souvent des serments (samayas) contraignants. Une interdiction est particulièrement inamicale à l’égard des bonzes de la tradition THERAVADA, qualifiée de HINAYANA, " petit véhicule " par les lamas. Selon leurs règles de conduite, les initiés du YIDAM KALACHAKRA ne sont pas autorisés à séjourner plus de sept jours chez les adeptes du THERAVADA, le bouddhisme originel répandu dans le sud-est asiatique.
Les ermites itinérants, les moines de la forêt, demeurent éloignés de l’agitation des grands centres urbains. Grâce à SATIPATTHANA, ces moines THERAVANDINS n’ont rien à envier aux écoles MAHAYANISTES. Le moine BOUDDHADASA BIKKHOU, traducteur en langue thaïlandaise de HOUANG-PO et HOUEI-NENG, maîtres CH’AN, a exprimé magistralement sa compréhension du véritable bouddhisme libérateur des conditionnements de toutes sortes. Il a rappelé les dix liens, selon l’école des " Anciens" : (1) la croyance au moi permanent , (2) le doute, (3) l’attachement aux règles et aux rites, (4) la convoitise, (5) la haine, (6) le désir d’obtenir un corps subtil, (7) le désir de non-corporéité, (8) la vanité, (9) l’agitation, (10) l’ignorance.
Contairement au bouddhisme primitif, les pratiques des écoles ésotériques tibétaines visent à obtenir un double corporel. Le sous-titre du " TANTRA de KALACHAKRA " est : " Le Livre du Corps subtil ". Cet objectif était partagé par les Natha yoguis indiens.
Les théravandins ne connaissent pas les difficultés des adeptes tantriques qui sollicitent plusieurs " transmissions de pouvoir", et se retrouvent empêtrés dans des rites complexes avec en prime d’innombrables engagements (samayas) et contraintes. Certains lamas sont obligés de conférer une initiation spéciale pour enrayer les négativités que provoquerait l’inobservance des préceptes. Cette excellente initiative devrait permettre aux initiés du vajrayana de découvrir les pays asiatiques où l’on pratique le bouddhisme des " Anciens ".
Les moines de cette tradition accordent une grande importance à METTA, la bienveillance naturelle et spontanée. Les THERAVADINS sont accueillants. Un séjour dans un KUTI, hutte de méditation construite au milieu de la nature qui entoure les monastères de la tradition de la forêt, est une expérience inoubliable. (Des images étonnantes d'un monastère perdu dans la nature en cliquant sur le lien "tradition de la forêt")
Toutes les initiations tantriques imposent des obligations et des interdictions, ce sont souvent des serments (samayas) contraignants. Une interdiction est particulièrement inamicale à l’égard des bonzes de la tradition THERAVADA, qualifiée de HINAYANA, " petit véhicule " par les lamas. Selon leurs règles de conduite, les initiés du YIDAM KALACHAKRA ne sont pas autorisés à séjourner plus de sept jours chez les adeptes du THERAVADA, le bouddhisme originel répandu dans le sud-est asiatique.
Les ermites itinérants, les moines de la forêt, demeurent éloignés de l’agitation des grands centres urbains. Grâce à SATIPATTHANA, ces moines THERAVANDINS n’ont rien à envier aux écoles MAHAYANISTES. Le moine BOUDDHADASA BIKKHOU, traducteur en langue thaïlandaise de HOUANG-PO et HOUEI-NENG, maîtres CH’AN, a exprimé magistralement sa compréhension du véritable bouddhisme libérateur des conditionnements de toutes sortes. Il a rappelé les dix liens, selon l’école des " Anciens" : (1) la croyance au moi permanent , (2) le doute, (3) l’attachement aux règles et aux rites, (4) la convoitise, (5) la haine, (6) le désir d’obtenir un corps subtil, (7) le désir de non-corporéité, (8) la vanité, (9) l’agitation, (10) l’ignorance.
Contairement au bouddhisme primitif, les pratiques des écoles ésotériques tibétaines visent à obtenir un double corporel. Le sous-titre du " TANTRA de KALACHAKRA " est : " Le Livre du Corps subtil ". Cet objectif était partagé par les Natha yoguis indiens.
Les théravandins ne connaissent pas les difficultés des adeptes tantriques qui sollicitent plusieurs " transmissions de pouvoir", et se retrouvent empêtrés dans des rites complexes avec en prime d’innombrables engagements (samayas) et contraintes. Certains lamas sont obligés de conférer une initiation spéciale pour enrayer les négativités que provoquerait l’inobservance des préceptes. Cette excellente initiative devrait permettre aux initiés du vajrayana de découvrir les pays asiatiques où l’on pratique le bouddhisme des " Anciens ".
Les moines de cette tradition accordent une grande importance à METTA, la bienveillance naturelle et spontanée. Les THERAVADINS sont accueillants. Un séjour dans un KUTI, hutte de méditation construite au milieu de la nature qui entoure les monastères de la tradition de la forêt, est une expérience inoubliable. (Des images étonnantes d'un monastère perdu dans la nature en cliquant sur le lien "tradition de la forêt")
Friday, August 18, 2006
Thursday, August 17, 2006
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